travaux et découvertes |
Dès 1980 |
Tout en étudiant Néfertiti et Akhenaton, Violaine Vanoyeke s’est bien sûr intéressée au mystère de la ville du dieu Aton et à la vie du couple royal au sein de la cite antique. Elle a donc travaillé sur toutes les recensions qui avaient été faites notamment dans la nécropole d’Akhetaton, dans la cité antique et à l’intérieur des tombes royales retrouvées. Elle a refait une étude épigraphique des tombes de nobles qui avait déjà été faite rapidement au début du XXème siècle. Ces analyses sont d’autant plus difficiles que les tombes sont sales, dégradées et parfois envahies par les chauves- souris. Après inspection, la tombe royale d’Akhetaton, identifiée en 1880, s’est avérée vide. Des rixes entre gardes avaient autrefois entrainé des dégradations. Plusieurs fragments de bois portent les noms des rois Thoutmosis III et Aménophis III. De la vaisselle et des biberons ont été retrouvés à proximité des tombes et non comme on pouvait s’y attendre à côté du sarcophage du défunt. Dans la tombe du roi Aménophis IV-Akhenaton, on a également retrouvé des fragments de deux sarcophages en granit, des vases canopes, des ouchebti en pierre et en faïence d’Akhenaton, et les deux sarcophages d’Akhenaton et de sa fille Maketaton, qui portait les noms de Tiyi, de Néfertiti, de Meritaton, autre fille d’Aménophis IV, et d’Aménophis III. Ces découvertes prouvent qu’une famille a bien régné dans la cité. VV a essayé de trouver une solution au problème que tout le monde se pose : pourquoi n’a-t-on pas retrouvé plus de momies à Akhetaton ? Où se trouvent les tombes des fonctionnaires qui travaillaient pour le roi ? Certains d’entre eux devenus célèbres vivaient -ils à Akhetaton ? Ont-ils réellement été enterrés en Moyenne Egypte ? Ou préféraient ils une sépulture à Thèbes ? VV a analysé les tombes de nobles, visitées dès 1824 : celle de Houia, celle d’Hamose, celle de Panehesy, celle de Parenefer, celle de Toutou, celle du responsable des écuries, celle du grand Prêtre Meryrê, du responsable du harem Meryrê et du maire de la ville Neferkheperou. VV a également examiné les tombes restées inachevées de certains fonctionnaires : celle du chef de la police Maou, de l’intendant Ipy, du soldat Ramose, celle du médecin Pentou et celle du scribe Asly, toutes pillées.
VV a inspecté tout Akhetaton pour retrouver trace d’éventuelles autres nécropoles, celles des gens du peuple.. Elle a regroupé des objets ayant appartenu à la famille royale et à de hauts fonctionnaires, identifiés dans des endroits éloignés d’Akhetaton. Permettent-ils d’apporter quelques réponses aux questions que l’on se pose ? Certaines sont intéressantes à cet égard notamment la tombe d’Aperhel dans laquelle on a retrouvé des étiquettes de jarres et un mobilier funéraire au nom de Tiyi et d’Aménophis III. Elle a étudié une lettre de l’intendant Ipy et des inscriptions des femmes du harem.
Une question s’est longuement posée au sujet des liens de parenté entre les différents membres de la famille royale notamment entre Toutankhamon et Aménophis IV-Akhenaton. Était-il son fils ? Qui était la mère de Toutankhamon ? Toutankhamon pouvait en effet être le fils d’Aménophis IV-Akhenaton ou celui d’Aménophis III. Sa mère pouvait être la favorite Kiya, ou Néfertiti. VV donne une réponse extrêmement précise à ce sujet dans « les Grandes énigmes de l’Egypte ». Au sujet des filles d’Akhenaton et de Néfertiti, elle a cherché à les retrouver et à savoir où se trouvaient leurs corps. Maketaton a été enterrée dans la tombe de son père. Selon les illustrations de sa tombe, elle serait décédée en couche, peut être enceinte de son père. VV semble avoir identifié la sépulture de Nefeerneferuaton, tombe inachevée. Le couple Akhenaton/Néfertiti et la cité d’Akhetaton sont restés longtemps inconnus dans l’histoire. Pourquoi ? L’étude des bilans des premiers chercheurs qui évoquaient la cité vers 1798, l’analyse des vestiges et de l’état des lieux d’un premier inventaire fait au milieu du XIXème siècle, les rapports des équipes allemandes et françaises, la traduction de la correspondance, retrouvée par une paysanne en 1887, entre les pharaons et les rois asiatiques (350 tablettes avec des fragments de correspondances), ont permis de comprendre pourquoi Akhetaton était resté longtemps une ville morte. Encore fallait-il faire un état des lieux. VV a resitué de nombreuses maisons de notables, des bâtiments administratifs et religieux, des villages d’ouvriers, après une première exploration qui avait été faite en 1892. Elle affirme aujourd’hui qu’il existait une « maison d’Aton », le « château d’Aton », le grand palais, la maison du roi, un bureau de la correspondance royale, des fabriques de verre, des maisons de particuliers. Elle a analyse en détails au Brooklyn Museum, et au Metropolitan Museum les statues d’Akhenaton et de Néfertiti abimées, qui ont été retrouvées. Grâce aux stèles-frontières, VV a réussi à retrouver les limites de la ville d’Akhetaton dont le premier plan avait été fait pendant la campagne d’Egypte. Elle a examiné la maison de Nakt, qui avait été visitée par les Anglais à partir de 1920, et le village des ouvriers d’Akhenaton. Une question également essentielle est de savoir si la ville a été abandonnée apres le règne de Semenkharê. Les objets analysés par VV- bijoux, vaisselle, étiquettes- ne portent jamais le nom d’un pharaon ayant régné après Semenkharê.
Autre question essentielle : le buste exposé au musée de Berlin représente t il Néfertiti ? La reine ressemblait- elle à cette sculpture du grand artiste Thoutmès ? Et où avait- on retrouvé cette tête de Néfertiti ? Ce buste reste une pièce maitresse. VV démontre qu’il a pu être réalisé à partir d’un modèle idéal fait par le sculpteur Thoutmès. En effet d’autres représentations de Néfertiti n’ont rien à voir avec ce portrait. Elle a étudié l’endroit où l’atelier de Thoutmès avait été retrouvé et relu attentivement les rapports qui avaient été faits par les archéologues ayant découvert le buste de Néfertiti par hasard. Le fait que Néfertiti soit borgne dans cette sculpture a soulevé de nombreuses questions : s’agit-il d’une dégradation volontaire faite par Thoutmès qui aurait essuyé un refus de la part de Néfertiti ? VV répond dans les « Grandes énigmes de l’Egypte ». Elle a également étudié les sentiments qui pouvaient lier le sculpteur Thoutmès à Néfertiti. Est-ce une légende ou la réalité ? Elle retrace très précisément les rapports entre Thoutmès et Néfertiti dans sa trilogie sur Néfertiti et Akhenaton (éditions Michel Lafon). Néfertiti étant restée dans l’histoire, il est bon de s’interroger sur les modes qu’elle a lancées. Là encore , VV a démontré qu’elle avait lancé de nouvelles coiffures, adoptées des soldats nubiens, des fourreaux, le fameux mortier, et qu’elle avait créé de nombreuses autres modes.
Autre grande question que l’on se pose depuis des siècles : pourquoi Aménophis IV-Akhenaton s’est il fait représenter pendant son règne avec un cou long, un crâne proéminent et un embonpoint disgracieux ? Était-il malade ? Pourquoi exposait-il ainsi sa maladie ? Violaine Vanoyeke a démontré que Aménophis IV-Akhenaton n’était probablement pas atteint des maladies dont on avait parlé jusque- là. Aménophis IV-Akhenaton n’était pas stérile ; les six filles qu’il a eues avec Néfertiti sont attestées. VV en a conclu que cette manière de se faire représenter était plutôt liée a une mode, d’autant que tous les courtisans et les membres de la famille royale, sculptés de la mêmefaçon, ne pouvaient évidement pas être atteints de la même maladie, le syndrome de Frölich, extrêmement rare.
On a évoqué le fait que deux femmes avaient pu régner à Akhetaton et qu’Aménophis IV n’avait jamais été un homme. Le roi est en effet parfois représenté avec des seins. Il ressemble étonnamment à Néfertiti. Cette question aurait pu paraître absurde si elle n’avait été évoquée par plusieurs historiens. VVy répond très précisément dans son livre les « Grandes énigmes de l’Egypte » (Editions du Rocher) |